Formes et valeurs de l’énumération dans Un río, un amor de L. Cernuda (1929) et Espadas como labios de V. Aleixandre (1931)

Lucie Lavergne (1)

1 CELIS - Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique

La enumeración es una dinámica de escritura subyacente en los poemarios. Pero, ¿cómo organiza los poemas? ¿Qué espacio poemático y qué ritmo contribuye a construir? Después de constatar primero la dificultad de una definición gramática de la enumeración que reúne las formas de la coordinación y de la yuxtaposición, podemos reconocer dos elementos básicos en su composición: la repetición y la alteridad. La primera categoría incluye las enumeraciones cuyos términos (plurales) solo tienen un referente. La enumeración traduce la inmovilidad, la impotencia y representa el “tartamudeo” del lenguaje. Otras veces, corresponde a una búsqueda de la palabra exacta por el locutor. En otros casos, los diferentes términos enumerados tienen connotaciones convergentes. También las existen que suponen un desplazamiento de la focalización. En una última categoría entran las enumeraciones en las que domina la “pluralidad” (y no la repetición). Algunas tienen una ambición totalizadora. En la organización del espacio poemático, podemos destacar dos dinámicas contradictorias: la de “fuerza centrípeta” y la de “fuerza centrífuga”. En la primera, se construye un espacio poemático limitado por un término que “resume” todos los que vienen enumerados. En la segunda, el espacio poemático es abierto y conoce un proceso de “desterritorialización” (G. Deleuze). Pensemos por ejemplos en algunas enumeraciones con la conjunción “o” de valor identificativo. La enumeración se elabora en un espacio semántico onírico o casi onírico (J.-F. Lyotard).

L'énumération est une dynamique d'écriture sous-jacente dans les recueils Un río, un amor de Luis Cernuda, et Espadas como labios de V. Aleixandre. Comment organise-t-elle les poèmes ? Quel espace poématique et quel rythme construit-elle? Après avoir d'abord constaté la difficulté d'une définition grammaticale de l'énumération qui réunit les formes de la coordination, et de la juxtaposition, nous pourrons distinguer deux éléments qui sont à la base de sa conception: la répétition et l'altérité. La première catégorie inclue les énumérations dont les termes (pluriels) n'ont qu'un référent. L'énumération traduit l'immobilité, l'impuissance et représente le "bégaiement" du langage. Ailleurs, elle correspond à la recherche du mot exact par le locuteur. Dans d'autres cas, les différents termes énumérés ont des connotations convergentes. Il existe aussi des énumération qui supposent un déplacement de la focalisation. Une dernière catégorie, enfin, regroupe les énumération où domine la pluralité (et non plus la répétition). Certaines ont une ambition totalisatrice. Dans l'organisation de l'espace poématique, nous pouvons distinguer deux dynamique contraires: celle de "force centripète" et celle de "force centrifuge". Dans la première, s'élabore un espace poématique limité par un terme qui "résume" tous ceux qui sont énumérés. Dans la seconde, l'espace poématique est ouvert et s'opère un processus de "déterritorialisation" (G. Deleuze). Nous pensons par exemple aux énumérations soudées par la conjonction "o" (identificative). L'énumération est élaborée dans un espace sémantique onirique ou presque (J. F. Lyotard).

Mots clés: syntaxe; espace poématique; énumération; poésie contemporaine

Domaines: Littératures

Lucie Lavergne. Formes et valeurs de l’énumération dans Un río, un amor de L. Cernuda (1929) et Espadas como labios de V. Aleixandre (1931) . Echos des Etudes Romanes, 2011, VII (1), pp.49-60. ⟨hal-01327495⟩