. De-la-règle-communément-admise-qui-définit-la-justice, faire du bien à ses amis, du mal à ses ennemis) Voir aussi § 18 et, pour comparaison, Xénophon, Mémorables, II, 6, 35 et IV, Ulysse accuse à l'inverse Palamède d'aider ses ennemis et de causer du tort à ses amis ce qui est le contraire de la conduite d'un homme de bien, pp.12-17

. Ibid, Palamède pose en principe que le sophos est un homme réfléchi (?????µ??), contrairement à l'insensé, si bien qu'il ne peut commettre d'erreur de jugement (?µ?????) et donc choisir délibérément les maux à la place des biens présents. Sur l'opposition courante entre sophia et mania, cf. Second Alcibiade, pp.6-8

. Ainsi, Palamède ne peut avoir agi par cupidité car il ne manque pas d'argent et gouverne ses désirs ( § 15) Commettre le crime que lui impute Ulysse eût été « abolir tous les efforts endurés au cours de sa vie passée en vue de la vertu

. Cf, . La-belle-Étude-d-'o, and . Hodkinson, « Sophists in disguise : Rival Traditions and Conflict of Intellectual Authority in Philostratus' Heroicus », Lampeter Working Papers in Classics, pp.32-47, 2007.

X. Voir-aussi and . Le-verbe-??????????, Ulysse (cf. les reproches faits à Socrate dans les Nuées ; cf. O. Hodkinson, ibid., p.7 ?? ne correspond pas aux p indiquées n. 37 et 32-34), est employé de manière neutre voire positive en XXXIII, 17. À l'image des sophistes de Philostrate ? cf. E. Bowie, « Portrait of the Sophist as a young man The Limits of Ancient Biography, Palamède possède l'art de la repartie spirituelle ; cf. XXXIII, pp.141-153, 2006.

. Dans-le-même-temps, Palamède est profondément pieux : tout en donnant une explication scientifique de l'éclipse, il conseille un sacrifice au soleil (7) Il sait interpréter les signes divins (cf. l'épisode des loups, 14-18) et sa parole, elle-même, semble divine et oraculaire (15) Le régime (alimentaire et hygiénique) qu'il prescrit aux soldats évoque autant le médecin que l'ascétisme du sage, Reconnu comme le plus sage (18), le Palamède de Philostrate opère la synthèse des modèles rivaux de la sophia à l'époque impériale

. La-mort-de, Palamède marque néanmoins le triomphe, même momentané, de l'injustice

. Été-perçue-comme-une-défaite,-d-'une-certaine-manière,-de-la-sophia and . Puisque-palamède-est-impuissant-À-se-sauver, Ajax le Locrien), quand il eut réfléchi comment [?] la sagesse n'avait été d'aucune aide à Palamède pour éviter la mort, quand il avait été calomnié, il prit la fuite en secret, de nuit, dans une embarcation. » 42 Ce constat pourrait relever simplement d'une forme de pessimisme sur la nature humaine, qui fait que le sage est persécuté par les hommes. Mais cette défaite pose plus profondément la question de la faillite d'une certaine forme de sophia Au nombre des inventions de Palamède, la tragédie d'Euripide met en avant celle de l'écriture : Palamède la présente non seulement comme un remède à l'oubli, mais aussi comme un instrument de communication extraordinaire et un instrument de la justice, qui permet de régler les conflits et même de supprimer le mensonge 43 . Cette profession de foi un peu naïve est mise à mal par le sort que connaît Palamède dans la suite de la pièce puisque les machinations ourdies par Ulysse reposent justement sur la fabrication d'une fausse lettre : Ulysse fait rédiger une missive à un prisonnier phrygien comme s'il s'agissait d'une lettre adressée par Priam à Palamède lui annonçant l'envoi de l'or destiné à payer sa trahison. L'invention de Palamède se retourne donc contre lui et ce renversement invite à réfléchir aux dangers et à l'ambivalence d'un certain savoir, La tradition philosophique socratique a également médité sur les limites de la sophia de Palamède. Au livre IV des Mémorables, Xénophon met en scène une discussion entre Socrate et Euthydème, lequel est présenté comme un jeune homme persuadé que son savoir, et notamment la très riche bibliothèque qu'il s'est constituée, suffisent à en faire à la fois un sophos et un 40

U. Tel-adjectif-oppose-en-théorie-le-philosophe-et-le-sophiste, que caractérise le soin de l'apparence et l'urbanité ; cf. Philostrate, Vies des sophistes, 528-529 et C. Castelli, « Ritratti di sofisti, Fisiognomica ed ethos nelle Vitae Sophistarum di Filostrato », E. Amato et J. Schamp (dir.), 'H???????. La Représentation des caractères entre fiction scolaire et réalité vivante à l'époque impériale et tardive, pp.1-10, 2005.

. Le-compagnonnage-héroïque-entre-palamède-et-achille-n-'est-pas-sans-rappeler-celui-entre-socrate-et-alcibiade, Banquet, 220e) : tout comme Socrate, Palamède accompagne Achille dans une expédition militaire où il s'illustre par son courage et sa pugnacité, tout en attribuant avec beaucoup de modestie, à son retour, la gloire des exploits à Achille et non à lui-même. Pour un même rapprochement, cf. L. Romero Mariscal, « La paideia héroïque : Palamède et l'éducation des héros dans l'Héroïque de Philostrate, 151. Philostrate prête à Apollonios de Tyane (Vie d'Apollonios, VI, 21) une évocation commune de Palamède et Socrate, comme deux figures similaires de justes injustement condamnés. 42 Philostrate, Héroikos, XXXI, 6. 43 Euripide, pp.139-156, 2008.