, De I, 747 à II, p.400

. Cf, le dialogue qui noue le serment fatal entre Phaéthon et le Soleil, II, 33-102. 39 Respectivement II, pp.346-366

, 40 Cf, pp.129-140

, 41 Nous pensons aux v. 193-200 (les termes miracula et simulacra ferarum se trouvent aux v

. Cf, , pp.207-226

. Cf, 477-488 et en particulier, v. 485, l'expression Mens antiqua manet (facta quoque mansit in ursa) : « cependant, devenue une ourse, elle est encore animée des mêmes sentiments qu'auparavant ». 44 Cf, pp.496-507

, Mon corps prend la forme d'une cavale, effet de la parenté ; mais pourquoi tout entier ? mon père a bien deux formes » (II, pp.664-665

, 46 Cf. les v. 675. 47 On retrouve ce désir dans le récit de Glaucus (XIII, pp.917-965

, pulcherrime, matrem ; / at mihi, quae male sum quos tu sortita parentes, / nil nisi frater eris ; quod obest, id habebimus unum : « Donc je ne sais quelle est la femme que tu dois rendre mère, ô le plus beau des hommes ; pour moi, que mon malheureux sort a fait naître des mêmes parents, tu ne seras jamais qu'un frère ; l'obstacle qui nous sépare est la seule chose que nous aurons en commun ». 102 Cf, Narcisse : Nescio quam facies igitur, pp.497-499

. Cet-amour-insensé, , p.519

, Ne t'expose pas à être désigné comme l'auteur de ma mort dans l'inscription de mon tombeau » (v. 563) La notation ovidienne sur la place qui manque et l'utilisation de la marge se trouve aux v, pp.564-565

, Une passion interdite » (v. 577 ; ces mots sont employés par Caunus)

, 106 Les deux se confondent et s'expriment en images que le lecteur des Métamorphoses associe à la monstruosité : celle (v. 641-644) des bacchantes, qui, au livre III, ont, dans leur délire, massacré Penthée, pp.786-791

U. Amour-inconnu-jusqu-'ici, , pp.727-728

, 109

. Cf and . Le-v, 761 : mediis sitiemus in undis : « nous mourrons de soif au milieu des eaux

, Je voudrais n'être pas de ce monde

, 111 Adonis, dont le bref destin sera lui aussi marqué par la violence et la métamorphose, pp.710-739

. Polyphème-et-transformé-en-fleuve, 898-968), devenu pour avoir goûté à de mystérieuses plantes une divinité marine dont l'hybridité, belle et admirable à ses propres yeux, étonne Scylla, « ne sachant si elle voit un monstre ou un dieu » (monstrumne deusne / ille sit ignorans, v. 912-913) Au livre XIV, c'est Scylla elle-même qui devient, avec sa ceinture de chiens hurlants, un monstrum terrifiant pour luimême et pour autrui (v. 1-74) ; ce sont les Cercopes changés en singes par Jupiter (v. 75-100) ; la Sibylle, vouée par sa propre inconséquence à vieillir jusqu'à ce que ne subsiste plus d'elle que sa voix (v. 101-153), et de Glaucus, pp.705-897

. Picus-changé and . Par-circé-encore, en pivert et son épouse Canente dissoute dans les airs par son propre chagrin (v. 308-440) ; un pâtre apulien transformé en olivier sauvage (v. 512-526) ; les vaisseaux d'Énée mués en gracieuses Naïades, pp.527-565

, Ardée qui renaît symboliquement de ses cendres sous la forme d'un héron (v. 566-580)

. Vertumne, infinies métamorphoses qui ne parvient à séduire Pomone qu'en prenant l'apparence éclatante d'un beau jeune homme, pp.623-771

. Anaxarète, pétrifiée par la dureté de son propre coeur (v. 698-764) ; les eaux d'une source romaine qui, pour arrêter les Sabins, pp.772-804

, Ovide ne fait qu'évoquer en termes généraux sa valeur (v. 581-582), Énée est nommé Cythereius heros (« le héros, fils de Cythérée ») au v. 584, p.584

, Nous ne les étudierons pas en détail : d'une part, le motif de la monstruosité ne s'y rencontre pas sous une autre forme que celle du monstrum qu'est en soi la métamorphose ; d'autre part, nous avons consacré aux apothéoses ovidiennes une section de notre livre, Il s'agit de celles de Romulus Les transformations du mythe de l'apothéose dans les Métamorphoses d'Ovide La Fabrique du mythe à l'époque impériale Recherches sur les rhétoriques religieuses, pp.805-828, 2010.

P. Néraudau, . Ovide-ou-les-dissidences-du-poète, and . Métamorphoses, 140. Cf. également les analyses de Fabre-Serris, pp.143-174, 1989.

, Auguste lui-même ; or celle-ci, altérée d'avance par le traitement poétique des autres divinisations, se trouve désintégrée tant par sa propre démultiplication 133 que par la présence d'éléments qui viennent systématiquement perturber son énoncé : description de la ruine des grandes civilisations (v. 421-430) par Pythagore, qui d'ailleurs dit ne pas croire aux métamorphoses (v. 359) ; éloge d'Auguste (v. 819-839) dont le caractère minutieux et conventionnel 134 vise à révéler, plus qu'à les masquer, de légères dissonances 135 ; insistance sur le caractère familial d'une apothéose qui mènera le Prince auprès des cognata [?] sidera (v. 839) ; ambiguïté des exempla mythologiques censés prouver la supériorité d'Auguste sur César (v. 852-860) ; enfin résonance très forte, la présence vive du poète à travers son oeuvre

, Le livre XV ne parachève donc le déroulement de la filiation qui conduit d'Énée à

A. Que and . Brouiller, la linéarité et l'homogénéité de cette filiation mise en avant par le pouvoir et enrichie par Virgile d'une incarnation poétique indépassable Ce brouillage est renforcé par la multiplication, dans ce dernier livre comme dans le précédent, d'histoires qui, tel le lierre de Bacchus, envahissent tout et font ployer l'arbre généalogique du Prince sous la puissance des passions qu'elles mettent en scène, des métamorphoses qu'elles racontent et des monstra qu'elles exhibent 137 . Les repères chancellent surtout, aux yeux du lecteur, sous l'effet de la vaste parenthèse formée

, (quo cum tellus erit usa, fruentur / Aetheriae sedes caelumque erit exitus illi : « quand il aura comblé la terre de ses bienfaits, les demeures éthérées jouiront de sa présence ; le ciel sera le terme de sa carrière (nec nisi cum senior Pylios aequauerit annos, / aetherias sedes cognataque sidera tanget : « enfin, mais seulement après avoir égalé le grand âge du vieillard de Pylos, il entrera au séjour éthéré, au milieu des astres de sa famille ») et 868-870 (Tarda sit illa dies et nostro serior aeuo, / qua caput Augustum, quem temperat, orbe relicto, / accedat faueatque precantibus absens : « retardez, Le fils ne pouvait pas être issu du sang, pp.448-449

, 134 Cf. Fabre-Serris, p.163, 1995.

, 135 Cf. par exemple l'ambivalence intrinsèque des rappels historiques

, éloge ? vis-à-vis du pouvoir et de ses figures qui nous a conduite à préférer, dans notre introduction, parler de discours critique plutôt que contestataire ou subversif. Ovide ne ment pas quand, dans les Tristes (II, 63-66), il écrit à Auguste : Inspice maius opus, quod adhuc sine fine tenetur, / in non credendos corpora uersa modos : / inuenies uestri praeconia nominis illic, / inuenies animi pignora multa mei : « Vois ce plus important ouvrage encore inachevé, récit d'incroyables métamorphoses : tu y trouveras l'éloge de toi et des tiens, tu y trouveras maints gages de mon sentiment » (texte et traduction empruntés à l'édition de Jacques André dans la CUF)

, Hippolyte ressuscité en Virbius, Égérie liquéfiée dans ses larmes, Tagès né de la terre, la javeline de Romulus changée en arbre, les cornes de Cipus, Esculape transformé en serpent et César divinisé, Cf. les cailloux noirs devenus blancs pour sauver Myscélos et toutes les métamorphoses évoquées par Pythagore dans son discours, pp.12-59

, Ergo (ne pietas sit uicta cupidine uentris) / parcite, uaticinor, cognatas caede nefanda / exturbare animas, nec sanguine sanguis alatur : « Donc, ne laissez pas la gloutonnerie l'emporter en vous sur vos devoirs de famille ; gardez-vous, si vous en croyez ma voix prophétique, d'expulser de leur demeure, par d'horribles assassinats, des âmes parentes des vôtres, ne nourrissez pas de sang votre sang » (v. 173-175 ; cf. également l'allusion au repas de Thyeste, v. 459-462) Ces vers sont immédiatement suivis de l'affirmation de l'universelle versatilité (v. 177- 178 : nihil est toto, quod perstet, orbe ; / cuncta fluunt omnisque uagans formatur imago : « il n'y a rien de stable dans l'univers entier ; tout passe, toutes les formes ne sont faites que pour aller et venir »)

, Surtout, parmi les prodiges qu'il énumère, il insère, en ce qui nous apparaît comme un effet d'ironie, la figure du phénix 140 , cet oiseau qui, pour l'éternité, se métamorphose en lui-même et que son respect du patrium [?] sepulcrum, tombeau et berceau d'un « père » et d'un « fils » qui ne font qu'un, définit, y compris dans l'imagerie augustéenne, comme l'incarnation de la pietas, vertu remise en honneur par le Principat Cet être unique (una, écrit Ovide au v. 392), monstrum suprême qui concentre en lui et la quintessence de la métamorphose, et l'absolu de la notion de filiation, n'intervient pas par hasard à la fin d'un poème et au sein d'un discours envahis tous deux par les effets de discordance et de distanciation et voués à dire la versatilité d'un monde en proie aux passions, sans cesse menacé par la monstruosité et irréductible à tout autre principe de parenté que celui de la « contiguïté universelle » ; sa place même montre qu'il ne saurait incarner, sinon par antiphrase, la personne du Prince. Un seul autre être a, dans les Métamorphoses, la capacité de « se renouvel<er> et <de> se recrée<r> lui-même » 141 : le « poète-narrateur » 142 tel qu'il se représente audacieusement dans l'épilogue 143, purement ovidienne, rien, même les plus grandes cités, donc même les plus grandes lignées politiques

, Nous ne citerons que les v. 401-407, qui décrivent la renaissance du phénix et la manifestation de sa piété filiale : Inde ferunt, totidem qui uiuere debeat annos, / corpore de patrio paruum phoenica renasci. / Cum dedit huic aetas uires onerique ferendo est, / ponderibus nidi ramos leuat arboris altae / fertque pius cunasque suas patriumque sepulcrum / perque leuis auras Hyperionis urbe potitus / ante fores sacras Hyperionis aede reponit : « Alors du corps paternel renaît, dit-on, un petit phénix destiné à vivre le même nombre d'années. Quand l'âge lui a donné assez de force pour soutenir un fardeau, il décharge du poids de son nid les rameaux du grand arbre et il emporte pieusement son berceau, qui est aussi le tombeau de son père ; parvenu à travers les airs légers à la ville d'Hypérion, il le dépose devant la porte sacrée de son temple ». Pour une analyse plus détaillée de cet épisode, nous renvoyons à notre article, Cf. par exemple son Omnia mutantur (« Tout change ») du v. 165. 140 XV, pp.392-407, 2008.

, 141 Nous transformons ici légèrement, la traduction de l'expression quae reparet seque ipsa reseminet (v. 392)

, 143 Iamque opus exegi quod nec Iouis ira nec ignis / nec poterit ferrum nec edax abolere uetustas. / Cum uolet, illa dies, quae nil nisi corporis huius / ius habet, incerti spatium mihi finiat aeui ; / parte tamen meliore mei super alta perennis / astra ferar nomenque erit indelebile nostrum ; / quaque patet domitis Romana potentia terris, / ore legar populi perque omnia saecula fama, / siquid habent ueri uatum praesagia, uiuam : « Et maintenant j'ai achevé un ouvrage que ne pourront détruire ni la colère de Jupiter, ni la flamme, ni le fer, ni le temps vorace. Que le jour fatal qui n'a de droits que sur mon corps mette, quand il voudra, un terme au cours incertain de ma vie : la plus noble partie de moi-même s'élancera, immortelle, au-dessus de la haute région des astres et mon nom sera impérissable ; aussi loin que la puissance romaine s'étend sur la terre domptée, 142 L'expression est employée par Gilles Tronchet dans La Métamorphose à l'oeuvre. Recherches sur la poétique d'Ovide dans les Métamorphoses, pp.36-871, 1998.